Borgo Vecchio est un quartier populaire de Palerme, près du port. C’est là que vivent Mimmo et Cristofano, deux gamins, deux amis. Il y a la jolie Celeste aussi, qui passe son temps sur le balcon pendant que sa mère prostituée rencontre ses clients habituels ou des marins tout juste débarqués. Une vie de quartier où se mêlent les cris des marchands le jour, les hurlements de Cristofano sous les coups de poings de son père. Il y a les malfrats comme Totò qui possède même un revolver.
Cristofano va mourir, c’est sûr. Sauf si…sauf si…
L’enfance, l’adolescence vécue dans les quartiers est un thème récurrent de la littérature italienne, (Elsa Morante, I ragazzi de Pasolini, Elena Ferrante) ou du cinéma (les films de De Sica, de Fellini — revoyez Amarcord)… Un monde de survie, de rêves d’ailleurs, mais aussi de jeux. On retrouve tout ça dans Borgo Vecchio. Dans une écriture très stylisée, voire baroque. Giosuè Calaciura n’a pas peur d’explorer la sensualité de l’instant, ne craint pas les longues phrases, les métaphores ni les ralentis (le trajet d’une balle décrut sur plusieurs pages, par exemple).
Borgo Vecchio, il y a de la tragédie, du drame, de la romance et des petits braquages à l’italienne. La vie.
Giosuè Calaciura, Borgo Vecchio, Folio (traduit par Lise Chapuis)